Rapport du HCSP sur la Vaccination contre les infections à HPV

Ce rapport est présenté ainsi :
La vaccination contre les infections à papillomavirus humains fait actuellement l’objet de polémiques médiatisées.
La Direction générale de la santé a demandé au HCSP de faire une revue des dernières données scientifiques et de préciser les conditions dans lesquelles la vaccination HPV pourrait aussi apporter une protection collective par immunité de groupe. Le HCSP rappelle que la quasi-totalité des pays industrialisés, en Europe et hors Europe, ont émis des recommandations vaccinales HPV voisines des recommandations françaises, certains obtenant des couvertures vaccinales élevées.

Le HCSP constate que :

  • une efficacité vaccinale sur la prévalence des infections à HPV, l’incidence des condylomes et des lésions précancéreuses est maintenant démontrée. Des études suggèrent que le vaccin induit une immunité de groupe ;
  • en France, la couverture vaccinale observée est très faible pour un schéma complet, et en baisse depuis 2010 ; cette faible couverture ne permet pas de bénéficier de l’efficacité constatée dans les autres pays ;
  • les données de pharmacovigilance, internationales et nationales, avec un recul de plus de sept ans, ne permettent pas de retenir l’existence d’un lien de causalité entre cette vaccination et les événements indésirables graves qui lui ont été attribués en France ;
  • dans les départements pilotes, bien que le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus augmente significativement, le pourcentage de femmes dépistées dépasse de peu les 70 % pour les plus performants. La vaccination est donc bien une stratégie complémentaire nécessaire ;
  • les populations n’adhérant ni au dépistage ni à la vaccination se recouvrent en partie, laissant une part significative de la population dénuée de toute prévention. La pratique « opportuniste » actuelle du dépistage et de la vaccination en France peut ainsi aggraver les inégalités sociales et géographiques de santé.

Le HCSP réitère ses recommandations pour :

  • la généralisation rapide du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ;
  • la mise en place de modalités d’administration de la vaccination permettant d’atteindre un pourcentage élevé de jeunes filles, indépendamment de leur niveau social.

Pièces jointes