Danger de financiarisation de la médecine …

Cher-e-s pathologistes.

 

L’Académie de Médecine s’est inquiétée mercredi du danger de la financiarisation … de la radiologie.

L’Académie avance dans ce document l’importance fondamentale de l’indépendance des médecins, du libre choix des patients de leurs thérapeutes ainsi que l’impact que cette financiarisation aura sur :

  1. La qualité du diagnostic
  2. La santé des patients
  3. Le coût pour la société.

Oubliant une fois de plus l’Anatomie Cyto-Pathologique parmi les cibles de ces fonds (environ 20% de l’activité diagnostique ACP est actuellement aux mains de fonds capitalistiques) l’Académie se saisit enfin d’un dossier majeur dont le SMPF s’est fait l’écho à plusieurs reprises auprès des instances (Conseillers du Ministre de la Santé, Présidence de la CNAM, etc…) et ce dès 2018.

Bien que désignée sous le terme de médecine « à but lucratif », le secteur libéral a et a toujours eu une démarche éthique tournée vers l’intérêt du patient. On peut raisonnablement douter que des fonds d’investissement dont la vocation est de distribuer des dividendes à ses actionnaires, de réaliser des plus-values rapides en revendant les actifs au-delà de 5 ans et dont aucun n’est soumis aux règles éthiques de la pratique médicale, œuvrent pour le bien des patients quelle que soit la rhétorique que leurs communicants avancent. L’exemple d’Orpea vient cruellement rappeler cette vision mercantile de la santé.

On peut également s’interroger sur les raisons de l’Etat : imagine-t-il mieux contrôler les dépenses de santé en cédant aux sirènes des lobbyistes de ces puissants interlocuteurs plutôt qu’aux revendications pratiques des médecins (et de leurs représentants syndicaux) ?

La crise du Covid a rempli les tiroirs (caisse) des fonds d’investissements déjà propriétaires des laboratoires de biologie. Plus de 8 milliards d’euros rien qu’en tests Covid soit plus de deux fois l’ensemble de la radiologie et de l’ACP sur la même période. Une paille. Avec laquelle les fonds siphonnent avidement un peu plus la médecine libérale.

L’Etat entendra-t-il l’avertissement de l’Académie de Médecine plus qu’il n’a écouté d’une oreille distraite les appels des syndicats des médecins, du SMPF en particulier ?

Ne nous y trompons pas. L’issue d’une telle financiarisation débouchera inévitablement sur la privatisation de la médecine, pour le coup à but lucratif.

 

Le SMPF